L’IA est un outil. Comme pour tout outil, c’est l’utilisateur qui fait la différence. Donnez une truelle à un maçon et vous obtiendrez une maison. Mais si vous me donnez le même outil, je ne suis pas sûr que les murs seront droits.
Depuis l’été 2023, j’utilise l’IA très régulièrement. Je commence à voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
C’est pourquoi je pense qu’il existe une mauvaise façon d’utiliser l’IA, et une bonne façon. Voyons cela de plus près.
Les mauvaises façons
1. Traiter l’IA comme une personne
L’IA n’est pas humaine. Elle n’a pas d’émotions. Elle ne vous comprend pas. Elle prédit le prochain mot à partir d’énormes quantités de données d’entraînement.
Et pourtant, comme elle « écrit » comme une personne, les gens commencent à lui parler comme si elle en était une. Ils se confient, ils se livrent, ils comptent sur elle pour trouver un réconfort émotionnel.
Ce n’est pas sans danger. N’avez-vous pas lu des histoires de personnes devenues accros aux « conversations » nocturnes avec ChatGPT ou uen autre IA conversationnelle. Certaines ont même déclaré avoir l’impression que l’IA « les connaissait mieux que quiconque ».
C’est une illusion dangereuse. N’oubliez pas que l’IA prédit ce qu’un ami attentionné pourrait dire. Mais elle s’en moque. Elle ne vous connaît pas. La traiter comme si c’était le cas ne fera que vous rendre dépendant et moins connecté aux personnes réelles.
Peu importe le niveau d’avancement de l’IA, utilisez-la toujours comme un outil, pas comme une vraie personne.
2. Suivre les conseils de l’IA
Vous êtes-vous déjà retrouvé à demander à ChatGPT des conseils sur l’alimentation, l’exercice physique et la santé. Et bien sûr, les réponses étaient excessivement prudentes.
« Ne mangez pas ceci. Ne buvez pas cela. Ne faites pas cela. » En gros, cela revenait à dire : évitez de vivre.
C’est souvent ce que fait l’IA. Elle joue la carte de la sécurité. Parce qu’elle ne connaît pas votre situation particulière. Et parce qu’on l’a entrainée pour éviter toute responsabilité.
C’est pourquoi vous ne pouvez pas laisser l’IA agir en tant que médecin, thérapeute ou patron.
Elle peut rechercher des options.
Elle peut résumer des directives.
Elle peut faire ressortir des informations.
Mais c’est vous, l’humain qui est aux commandes, qui prenez la décision finale.
3. Croire tout ce que l’IA dit
L’IA est sûre d’elle, mais elle n’a pas toujours raison. En fait, elle invente parfois des réponses entières. On appelle cela « des hallucinations ». Mais on pourrait plutôt parler de mensonges proférés avec assurance.
J’ai vu l’IA me fournir des articles de recherche qui n’existent pas, des statistiques qui ne sont pas réelles et des citations inventées. Si vous vous contentez de prendre ces informations pour argent comptant, vous risquez de diffuser de fausses informations sans même vous en rendre compte.
Et même si vous utilisez Perplexity, qui réalise des recherches sur de vrais articles, confronter ce que génère l’IA et les sources peut vous surprendre.
C’est pourquoi je vérifie toujours deux fois. Perplexity est mon outil principal, mais j’utilise également Claude. Si deux ou trois IA différentes me donnent le même résultat, je pense qu’on peut s’y fier davantage. Si ce n’est pas le cas, approfondir les recherches peut s’avérer bénéfique sur la finalité de la recherche.
La règle est simple : soyez sceptique. Considérez l’IA comme un stagiaire enthousiaste, rapide, mais peu fiable. Vous devez toujours vérifier son travail. Et même si l’IA devient de plus en plus précise et performante, je m’accorde avec ceux qui pensent qu’il est toujours bon de rester sceptique.
Quel mal y a-t-il à vérifier le travail de l’IA ?
Les bonnes façons
1. Le laisser écrire pour vous
Soyons clairs : je ne veux pas externaliser le processus de réflexion à l’IA. Je veux continuer à réfléchir par moi-même.
Mais en même temps, il y a beaucoup d’écrits que je n’aime pas particulièrement faire. J’aime écrire des articles comme celui-ci. Mais parfois, je ne suis tout simplement pas d’humeur. Dans ces cas-là, j’utilise l’IA comme suit.
Je rédige un brouillon désordonné dans la fenêtre de discussion. Je note simplement mes idées brutes et mes points de discussion. Sans grammaire. Sans fioritures.
Mais j’utilise la structure que je souhaite. Je commence donc avec une introduction, un développement et une conclusion en tête. Je ne dis pas : « Écris un article sur la manière d’architecturer ma nouvelle application en Vue. » Je ne vois aucun avantage à laisser l’IA faire tout le travail.
Après avoir rédigé un brouillon, je demande à ChatGPT de le peaufiner tout en conservant mon langage et ma voix. Cela me donne un joli petit brouillon. À partir de là, je le modifie ligne par ligne pour m’assurer qu’il correspond exactement à ce que je veux.
Bien sûr, cela me fait gagner du temps. Mais surtout, cela m’aide à écrire des choses que je n’écrirais pas nécessairement un jour donné.
2. L’utiliser pour le brainstorming
Il s’agit pour moi d’un usage très intéressant et je pense que c’est l’une des utilisations les plus courantes de l’IA. Mais cela vaut tout de même la peine d’être mentionné.
Je l’utilise vraiment tous les jours à cette fin.
Je demande de nouveaux angles d’approche pour des projets professionnels et personnels et des façons d’expliquer ou de comprendre des idées complexes. Un exemple concret est la réalisation des cadres de moustiquaires au début de l’été.
Le but n’est pas que l’IA vous donne la réponse. Elle vous donne suffisamment de réponses pour stimuler votre propre réflexion et trouver quelque chose de mieux.
3. Automatisation des flux de travail
L’IA ne sert pas seulement à trouver des idées. Elle commence à être performante dans l’ensemble des processus de travail.
On parle d’utiliser l’IA en mode agent, avec un ou plusieurs agents IA qui échangent entre eux pour traiter des tâches que vous réaliseriez vous-même. Pour exemple, j’aimerais implémenter une automatisation du partage de mes articles sur X, LinkedIn, Substack et Medium.
C’est là que va l’IA. Elle ne vous remplace pas, mais vous donne un avantage et améliore votre productivité en s’occupant des tâches mondènes.
Conclusion
Une mauvaise utilisation de l’IA vous rend dépendant, mal informé et déconnecté.
Une bonne utilisation vous rend meilleur, plus rapide et plus créatif.
Le but de l’IA est d’améliorer les capacités humaines. Si vous êtes intéressés de mettre en œuvre une meilleure utilisation de l’IA, je vous recommande le cours de Darius Foroux pour démarrer aujourd’hui le bon usage de l’IA.
Crédits : article inspiré par Darius Foroux.
Photo de Pavel Danilyuk.